Vue panoramique vers le sud-est de la rive nord de l'inlet Burrard, de la ville de Vancouver et des basses terres de la vallée du Fraser. La chaîne des Cascades et le mont Baker se dessinent à l'horizon et bordent au sud la vallée du Fraser. B.J. Groulx.
Géo: Élément du grec signifiant «Terre»; comme dans géologie : Étude la Terre. Carte: Représentation visuelle de données spatiales. L'affiche Géocarte de Vancouver est une carte géologique de la région métropolitaine de Vancouver, où se trouvent divers matériaux géologiques caractérisés par toute une gamme de propriétés physiques. La géocarte de Vancouver vise à figurer la répartition à la surface de ces matériaux et à résumer leurs caractéristiques qui ont une signification en géotechnique, en géologie de l'environnement et en aménagement du territoire. Parmi ces caractéristiques, on compte la portance ou la capacité portante (pour la construction de structures), le potentiel de participation à des glissements de terrain, la propension à la liquéfaction, la qualité du drainage, les risques de crue et les ressources que renferment les matériaux (comme celles en eaux souterraines, en granulats et en pierres de construction). La légende et la carte centrale montrent la nature et la répartition des différents matériaux géologiques. Les cartes thématiques, plus petites, mettent l'accent sur divers attributs et types de risques.
Environ la moitié de la vallée du fleuve Fraser est un terrain plat de moins de 15 mètres d'altitude sujet aux crues (principalement les plaines d'inondation du fleuve Fraser et de ses tributaires). Ces secteurs sont constitués de sédiments non consolidés saturés d'eau qui n'ont pas plus de 10 000 ans (Holocène). Les sédiments de la plaine d'inondation du Fraser se composent essentiellement de gravier et de sable, entre Hope et Mission, et de sable et de silt, plus en aval. Les matériaux des vallées des rivières Nicomekl, Serpentine et Pitt ainsi que de la prairie Sumas sont du sable et du silt. Les zones mal drainées des plaines d'inondation sont recouvertes de tourbe et, par endroits, le remblayage a fait avancer les lignes de rivage. Les plaines d'inondation s'avèrent de riches terres agricoles, mais elles sont généralement mal drainées à cause du terrain qui est plat et de la surface de la nappe phréatique qui est peu profonde. Encore principalement rurales, certaines basses terres connaissent néanmoins une forte croissance urbaine (Richmond). La plupart des agglomérations sur les plaines d'inondation sont protégées contre la majorité des crues par des digues.
Remblais (1) Les remblais sont des matériaux déposés par les humains. Les matériaux en question sont déversés dans les eaux peu profondes et sur les estrans ou d'autres zones humides pour accroître la superficie des terres utilisables. Récemment, l'importance écologique qu'on a accordé aux zones détruites par le remblayage a imposé des limites à cette méthode. Dans la région de Vancouver, ce sont surtout les rivages qui sont remblayés, qu'ils soient marins (baie False et inlet Burrard) ou fluviatiles (île Annacis). Les remblais sont de composition hétérogène, incluant du sable et du gravier, du till ou de la pierre concassée. Ils contiennent également des déchets déversés dans les décharges municipales (tourbière Burns à Delta, décharge de Port Mann). Comme ces décharges peuvent être à l'origine de lixiviats dans les eaux superficielles et souterraines, il faut mettre en place des systèmes de confinement. Les remblais mal conçus et mal compactés peuvent causer des problèmes aux fondations; de plus, ils pourraient se liquéfier et se tasser si un séisme de forte magnitude survenait.
Remblai de sable le long de la baie False
[J.J. Clague]
Décharge de Port Mann
[R. Turner]
Tourbe (2) La tourbe résulte de la décomposition partielle des fragments végétaux des tourbières, des marais et des marécages. Sur une grande partie du delta du Fraser, à l'est de la route 99 et sur le territoire des basses terres des rivières Nicomekl et Serpentine, l'épaisseur de la tourbe peut atteindre 5 mètres. De grandes épaisseurs de matériaux tourbeux s'observent également par endroits sur la plaine d'inondation du fleuve Fraser (entre New Westminster et Mission), à la base de certains escarpements à la limite des hautes terres, aux fronts montagneux et dans des dépressions mal drainées des hautes terres. Plusieurs tourbières (par ex. la tourbière de Pitt Meadows, la tourbière Burns) ont été exploitées pour en extraire de la mousse de sphaigne; de plus, les tourbières qui s'étendent sur le delta du Fraser produisent des bleuets et des canneberges en abondance. En raison de leur grande compressibilité, les tourbières sont de très mauvais matériaux de fondation. L'importance écologique qu'on a accordé aux tourbières est à l'origine de l'augmentation des efforts déployés pour empêcher leur mise en valeur.
Exploitation de tourbe, tourbière Burns, delta du Fraser [J.J. Clague]
Excavation permettant de voir les couches de la tourbe
[J.J. Clague]
Silt et argile (3) Le silt, l'argile et le loam (mélange d'argile, de silt et de sable) abondent sur la plaine d'inondation du fleuve Fraser (en aval de Mission), sur la plaine d'inondation de la rivière Pitt (polder Pitt), sur le delta du Fraser et sur les battures des rivières Nicomekl et Serpentine. Ces sédiments ont été déposés pendant une période de plusieurs milliers d'années par les crues saisonnières qui envahissaient les basses terres. Le silt et l'argile qui sont sous-jacents aux battures des rivières Nicomekl et Serpentine sont d'anciens sédiments marins. Ils résultent du lent dépôt de sédiments fluviatiles fins sur le fond marin. Ils s'avèrent de mauvais matériaux de fondation à cause de leur faible portance, bien qu'ils n'aient généralement pas tendance à se liquéfier. Ce sont des sols propices à l'agriculture, mais le drainage peut constituer un problème.
Battures, estuaire de la rivière Serpentine
[A.C. Clague]
Silt argileux récent, estuaire de la rivière Serpentine
[A.C. Clague]
Sable et silt (4) Du sable, du silt et du loam interstratifiés forment le sol de certains secteurs de la prairie Sumas, de la plaine d'inondation du Fraser (en aval de Mission) et du delta du Fraser. Des sédiments semblables bordent également certains ruisseaux. Les unités de sable et de silt, comme celles de silt et d'argile décrites dans le paragraphe précédent, ont été déposées en période de crue. Les digues ont grandement réduit la portée des crues et interrompu la sédimentation naturelle de ces matériaux. Le sable et le silt sont les constituants de bonnes terres agricoles et peuvent être d'importants réservoirs d'eau souterraine à faible profondeur (aquifères). Les dépôts sableux ont une portance élevée et constituent des matériaux de fondation de qualité; ils pourraient cependant se liquéfier s'ils étaient soumis aux vibrations d'un séisme de forte magnitude.
Plage Locarno
[J.J. Clague]
Sable de plage
[J.J. Clague]
Gravier et sable (5) Le gravier et le sable forment des dépôts le long des ruisseaux à fort gradient dévalant les vallées montagneuses (vallée de Chilliwack), sur les cônes alluviaux et les deltas marins à l'embouchure de certaines vallées (rivière Capilano et Seymour, North Vancouver) et sur les îles et les bancs du Fraser, en amont de Mission. Le gravier et le sable se sont en outre accumulés sur les plages (Jericho, White Rock) et ont créé des cônes de déjection à la base des versants montagneux. La plupart des secteurs figurés comme des zones de gravier et de sable risquent d'être inondés et présentent un potentiel de liquéfaction moyen à élevé. Les dépôts de gravier et de sable sont perméables (ils laissent circuler l'eau) et constituent donc d'importants aquifères de faible profondeur. Ils peuvent de surcroît être des sources de granulats, mais la faible profondeur des nappes phréatiques limite leur exploitation à cette fin.
Banc fluviatile, rivière Capilano
[R. Turner]
Gravier fluviatile
[R. Turner]
Sédiments de l'Âge glaciaire dans les hautes terres
Les sédiments de l'Âge glaciaire déposés durant le Pléistocène (il y a de 2 000 000 à 11 000 ans) s'observent dans les secteurs de hautes terres légèrement vallonnées (de 15 à 250 mètres d'altitude) de la vallée du Fraser. Dans la région de Vancouver, la plupart d'entre eux remontent à la dernière glaciation, il y a de 25 000 à 11 000 ans, en particulier à l'époque du recul glaciaire pendant laquelle les zones situées au-dessous de 200 mètres d'altitude étaient envahies par la mer. Ces sédiments consistent notamment en du till directement déposés par les glaciers, en du gravier et du sable abandonnés par les cours d'eau fluvioglaciaires (dépôts d'épandage fluvioglaciaire), en de l'argile et du silt marins ainsi qu'en du gravier et du sable de plage. Les dépôts qui sont antérieurs à la dernière glaciation n'affleurent qu'à la limite des hautes terres, marquée par des escarpements abrupts. Presque toutes les villes de cette région, grandes ou petites, ont été construites sur les hautes terres pour éviter les problèmes de crue et de drainage qui existent dans les basses terres. Les sédiments des hautes terres sont considérés comme des matériaux de fondation de qualité et n'ont généralement pas tendance à se liquéfier. Contrairement aux sols formés sur le silt, l'argile et certains tills, les sols formés sur le gravier et le sable sont bien drainés. Les crues à l'origine d'inondations se limitent aux petits ruisseaux qui coulent dans le fond des vallées étroites et entaillent les hautes terres.
Silt et argile (6) Dans les régions des hautes terres de Surrey, de White Rock et de Langley-Aldergrove, les matériaux superficiels les plus abondants sont le silt et l'argile d'origine marine en unités épaisses. Le silt et l'argile forment des unités massives et stratifiées dont la portance varie selon que les matériaux ont été ou non recouverts par des glaciers. En général, les dépôts qui se trouvent à l'est d'Aldergrove ont été soumis à la charge d'un glacier et ont, de ce fait, une portance plus élevée. L'infiltration de l'eau est faible à cause de la granulométrie fine des sédiments, ce qui peut se traduire par un drainage superficiel insuffisant si le terrain est plat. Les dépôts de silt et d'argile sur les versants très inclinés (>20°) sont le siège de fréquents glissements de terrain. Les dépôts de silt et d'argile mis à nu durant des travaux de construction s'érodent facilement et peuvent être une source majeure de siltation dans les cours d'eau.
Argile marine massive à altération prismatique [J.J. Clague]
Strates de silt et d'argile [J.J. Clague]
Sable (7) Des dépôts de sable atteignant 5 mètres d'épaisseur se sont accumulés ici et là sur les hautes terres de Vancouver, Tsawwassen, White Rock et Surrey, mais ils sont absents sur celles à l'est de Langley. Les sables sont des dépôts de plage qui se sont formés lorsque la mer s'est retirée des hautes terres, à la fin de la dernière glaciation. Ils ont une bonne portance mais ils sont généralement trop minces pour que leur présence ait des répercussions sur les fondations. Comme l'eau s'infiltre bien dans les sables, les sols qui y sont sus-jacents sont bien drainés.
Strates de sable d'un ancien lac [J.J. Clague]
Gros plan, strates de sable [J.J. Clague]
Gravier et sable (8) De nombreux dépôts de gravier et de sable mesurant jusqu'à 40 métres d'épaisseur se sont accumulés sur les hautes terres entre Langley et Abbotsford de même qu'entre Pitt Meadows et Mission (au nord du fleuve Fraser). D'importants dépôts s'observent aussi sur la rive nord de l'inlet Burrard, dans les environs des rivières Capilano, Seymour et Coquitlam, ainsi que dans la vallée du fleuve Columbia, au sud du lac Cultus. Les accumulations de gravier et de sable ont une portance élevée et le drainage y est excellent. Les dépôts épais de gravier et sable sont une importante source de granulats. On compte d'ailleurs de nombreuses gravières au sud et à l'est d'Aldergrove ainsi qu'au sud de Langley. Les dépôts de gravier et de sable sont également des aquifères importants (aquifères d'Abbotsford et de Brookswood). Les aquifères peu profonds sont vulnérables à la contamination causée par les activités agricoles et industrielles.
Gravière, Aldergrove [J.J. Clague]
Gravier glaciaire [P.T. Bobrowsky]
Till (9) Le till est un dépôt glaciaire hétérogène composé d'argile, de silt, de sable et de cailloux allant de la granulométrie des galets à celle des blocs. Le matériau dominant des sédiments de surface et de faible profondeur qui recouvrent la majeure partie des hautes terres de Vancouver consiste en du till mesurant jusqu'à 25 mètres d'épaisseur; çà et là, du silt et du sable marins sont sus-jacents au till. Plus à l'est, le till est un matériau de surface important mais moins étendu; il est enfoui sous d'épais dépôts de silt et d'argile dans les régions de Surrey et d'Aldergrove. La partie inférieure des versants de la chaîne Côtière est recouverte de plusieurs mètres de till. Certains tills sont compacts et ont l'apparence du béton, tandis que d'autres sont sableux et non consolidés. Le till est généralement caractérisé par une portance élevée et constitue donc un excellent matériau de fondation. Le till compact est pratiquement imperméable; pour un bon drainage, la surface doit être inclinée. Le till contenant du silt et de l'argile et qui a été perturbé par des travaux de construction peut devenir une source majeure de siltation dans les cours d'eau.
Crêtes de till au front d'un glacier de la chaîne Côtière [J.J. Clague]
Till compact [J.J. Clague]
Sédiments en terrain accidenté (10) Des escarpements abrupts s'observent localement en bordure des hautes terres. Ils mettent à nu des sédiments de l'Âge glaciaire qui, ailleurs dans les hautes terres, sont recouverts de sédiments plus récents dont il a été question ci-dessus. Parmi les sédiments de l'Âge glaciaire figurent des argiles, des sables, des graviers et des tills. Certains escarpements sont affouillés à la base par les vagues océaniques (Tsawwassen, White Rock, pointe Grey) ou les cours d'eau (rivières Chilliwack, Capilano, Seymour et Coquitlam), ce qui les rend vulnérables aux glissements de terrain. Le territoire de nombreuses zones résidentielles va jusqu'au rebord ou jusqu'à la base d'escarpements; ainsi, les glissements de terrain, même les petits, peuvent y causer des dommages ou détruire des habitations, des routes et d'autres ouvrages.
Bâtiments de l'Université de la Colombie-Britanniqe à proximité d'une falaise instable de sable et de silt de l'Âge glaciaire Université de la C.-B.v
Habitations le long d'une falaise littorale abrupte, Tsawwassen [J.J. Clague]
Le substratum rocheux en zone montagneuse
Le substratum rocheux forme la chaîne Côtière et la chaîne des Cascades ainsi que de plus petites montagnes qui percent les grandes épaisseurs de sédiments dans la vallée du Fraser (mont Burnaby, colline Grant, mont Sumas, mont Chilliwack). Le substratum rocheux est généralement recouvert de plusieurs mètres de till, de gravier sableux ou de fragments rocheux; moins de 10 pour cent de la zone montagneuse est réellement un affleurement rocheux. Sur le territoire de la carte, le substratum se compose principalement des quatre unités décrites ci-dessous. Les glissements se produisent là où des roches peu résistantes affleurent sur des versants abrupts. La faiblesse des roches peut être imputable à la présence de failles, de fractures, de couches sédimentaires ou de couches de minéraux feuilletés (foliation) qui ont un pendage dans le même plan que la pente. Les minces couches de sédiments qui reposent sur le substratum peuvent glisser vers les chenaux des cours d'eau durant les orages et déclencher des coulées transportant des sédiments, de l'eau et des détritus de plantes (coulées de débris) qui dévalent les versants à grande vitesse.
Volcanites (11) Des roches volcaniques ou volcanites à grain fin, principalement des basaltes et des andésites, affleurent à la limite nord de la vallée du Fraser. Ces roches dérivent de laves, d'intrusions peu profondes et de cendres volcaniques. La plupart des volcanites résistent à l'érosion et sont les constituants des collines qui dominent la vallée du Fraser (colline Sentinel, parc Queen Elizabeth, colline Grant). Des volcanites récentes (de 35 à 17 millions d'années) forment des filons-couches tabulaires épais, parallèles aux couches des roches encaissantes (colline Grant), et des dykes subverticaux moins volumineux, qui recoupent la stratification (pointe Prospect, parc Stanley). On observe des affleurements de volcanites beaucoup plus anciennes (185 millions d'années) sur le mont Sumas et près de la confluence de la rivière Harrison et du fleuve Fraser.
Orgues de basalte, près de Whistler [J.J. Clague]
Parc Queen Elizabeth: ancienne carrière de basalte transformée en jardin [J.J. Clague]
Grès (12) Des grès, des siltstones et des conglomérats (de 85 à 37 millions d'années) affleurent ici et là à Vancouver, à Burnaby et sur la rive nord de l'inlet Burrard (parc Stanley, Kitsilano, mont Burnaby, rivière Capilano). Ces lithologies se retrouvent également en profondeur dans la majeure partie de la vallée du Fraser. Les couches de grès, qui sont résistantes à l'érosion et sont inclinées vers le sud, forment des crêtes dont le versant nord est abrupt et le versant sud, à pente plus douce (mont Burnaby, parc Stanley). Les crêtes sont séparées par des vallées résultant de l'érosion du siltstone plus tendre (passage First, inlet Burrard). Ces roches sont faiblement cimentées et peuvent être excavées sans dynamitage. Étant constitués dans une proportion de 5 à 15 pour cent de pores, les grès profondément enfouis peuvent être des roches réservoirs de gaz naturel.
Strates de grès et de siltstone, mont Sumas [P.S. Mustard]
Grès poli
[J.J. Clague]
Roches granitiques (13) Les roches granitiques constituent une famille de roches ignées de granulométrie moyenne à grossière (granite, granodiorite, diorite quartzique, diorite). Elles se composent de grains enchevêtrés de couleur claire (feldspath et quartz) et de couleur foncée (biotite et hornblende), qui confèrent à la roche sa texture poivre et sel. Dans la région cartographiée, leur âge varie de 165 à 95 millions d'années. Les roches granitiques peu fracturées et faillées résistent à l'érosion et peuvent former des versants montagneux escarpés. Les roches granitiques sont localement exploitées pour produire de la pierre de construction et de la roche concassée (rivière Pitt).
Mont Stawamus Chief, près de Squamish [T. Turner]
Gros plan d'une roche granitique [J.J. Clague]
Roches sédimentaires et volcaniques métamorphisées (14) Les roches sédimentaires et volcaniques métamorphisées sont abondantes dans la chaîne des Cascades et forment de petites collines dans la partie est de la vallée du Fraser (mont Chilliwack). L'enfouissement, la déformation et le métamorphisme de ces roches est à l'origine de leur fabrique planaire (foliation); cette dernière réduit leur résistance, faisant en sorte que certaines lithologies se débitent en minces plaquettes. Sur le mont Vedder et à l'est du lac Cultus, le substratum rocheux est composé d'argilite foncée finement stratifiée et, en moindre abondance, de phyllades, de gneiss, de calcaire et de chert. Sur les versants montagneux du cours supérieur de la rivière Chilliwack, on observe des affleurements de volcanites interstratifiées de calcaire, d'argilite et de grès.
Phyllades très foliées qui se débitent en plaquettes [J.J. Clague]
Plis dans des interstratifications de grès et d'argilite [J.M. Journeay]
4. La géocarte vue de l'espace
Le territoire des basses terres du Fraser forme un triangle et est délimité par la chaîne Côtière, la chaîne des Cascades et les collines Chuckanut. Le fleuve Fraser, qui draine un vaste bassin intérieur, entaille la chaîne Côtière et se jette dans le détroit de Georgia. La géocarte de Vancouver figure la portion de la vallée du Fraser située du côté canadien de la frontière internationale.
5. Physiographie: territoire de la géocarte
Le terme physiographie désigne le modelé de la surface de la Terre. La région de Vancouver se divise en trois entités physiographiques. D'abord, les zones de montagnes (chaîne Côtière et chaîne des Cascades) qui se caractérisent par un relief accidenté, des crêtes et des pics de roches du substratum étant entrecoupés de vallées aux versants abruptes. Les vallées les plus larges sont tapissées de bonnes épaisseurs de sédiments tant récents que de l'Âge glaciaire; on y observe de grands lacs et d'importants cours d'eau. Les deux autres entités physiographiques sont dans la vallée du Fraser même. La première regroupe les parties les plus élevées de la vallée du Fraser, qui sont des hautes terres ondulées dont l'altitude varie d'environ 15 à 250 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le sol de ces hautes terres se compose de sédiments de l'Âge glaciaire, pour la plupart d'origine glaciaire. La deuxième entité est celle des basses terres sans relief, qui bordent le fleuve Fraser et ses tributaires et où se concentrent les sédiments récents.
6. Le sous-sol de Vancouver
Cette perspective en trois dimensions montre la géologie souterraine de Vancouver et de la vallée du Fraser. Elle s'appuie sur des données de forage et de sondage géophysique. Comme elles sont limitées, l'interprétation est hypothétique. Le diagramme montre un bassin profond creusé dans des roches granitiques sous la vallée du Fraser. Les grès qui remplissent le bassin mesurent plus de 4 kilomètres d'épaisseur près de Tsawwassen, mais s'amincissent en biseau vers les bords du bassin. Les grès sont à leur tour recouverts de sédiments de l'Âge glaciaire atteignant 1 kilomètre d'épaisseur. Les sédiments récents, généralement plus minces, se limitent aux basses terres (delta du Fraser) et au détroit de Georgia, là où ils sont en cours de dépôt. Les failles (fractures dont les compartiments ont subi un déplacement) décalent le substratum rocheux et sont le contrôle de certaines formes linéaires comme la prairie Sumas. Ces failles sont connues pour être actives.
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7. Risque de secousse sismique
Les ébranlements du sol, qui sont le témoignage principal des séismes, causent des dommages directs (par vibration) et des dommages indirects (par le déclenchement de phénomènes secondaires comme des glissements de terrain et des liquéfactions). La conception des structures dans les zones susceptibles d'être secouées par des tremblements de terre, comme c'est le cas dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique, tient compte des valeurs maximales de l'accélération et de la vitesse des ondes horizontales dans le sol, lesquelles valeurs ont été calculées par des scientifiques de la Commission géologique du Canada. Ces données sont établies à partir d'une analyse statistique des anciens séismes et reposent, d'une part, sur la compréhension des causes des séismes dans diverses régions et, d'autre part, sur des estimations de l'atténuation des ébranlements du sol (diminution des secousses à mesure qu'on s'éloigne du foyer d'un séisme). Elles sont intégrées dans le Code national du bâtiment du Canada sous la forme de cartes des zones sismiques.
Les Zones Sismiques Cette carte montre les zones sismiques de la Colombie-Britannique. Elles ont été délimitées selon les vitesses maximales des ondes horizontales ayant une probabilité de 10 pour cent d'être dépassées en 50 ans. Cette carte des zones sismiques a été établie pour une fréquence d'environ 5 hertz (5 oscillations par seconde), laquelle peut endommager les petites structures ou les structures rigides. Dans le Code national du bâtiment, une carte semblable de la vitesse sismique maximale a été dressée pour une fréquence d'environ 1 hertz, laquelle peut endommager les structures plus hautes (par ex. les bâtiments de 10 étages). Les ingénieurs utilisent ces informations pour concevoir des structures résistantes aux séismes. Ainsi, ces cartes représentent l'intensité des secousses sur la roche. Mais la géologie et la topographie locales peuvent amplifier les ébranlements du sol à certaines fréquences et les atténuer à d'autres. Aucune carte des zones d'amplification ou d'atténuation prévue des ondes sismiques n'existe pour les régions de Vancouver et de la vallée du Fraser. De plus, la présente carte ne figure pas les effets possibles des rares séismes de très forte magnituce causés par la subduction de la plaque tectonique à l'ouest de l'île de Vancouver. Les secousses déclenchées par ce type de séismes seront prises en compte dans la prochaine génération de cartes des zones sismiques.
Carte dérivée de la publication suivante : P.W. Basham, D.H. Weichert, F.M. Anglin et M.J. Berry, 1982, New probabilistic strong seismic ground motion maps of Canada: a compilation of earthquake source zones, methods and results. Earth Physics Branch, Open File 8233, 202 p.
8. Liquéfaction d'origine sismique
Durant un séisme, les silts et les sables saturés d'eau et peu profonds peuvent perdre leur cohésion et se liquéfier (liquéfaction). Les sédiments plus profonds sont mieux consolidés, sont soumis à des pressions de confinement plus élevées et, par conséquent, risquent moins de se liquéfier. Lorsque du sable sous une couche de silt ou d'argile se liquéfie, la couche sommitale peut glisser latéralement vers un versant (par gravité), comme par exemple vers la rive d'un cours d'eau voisin, et causer la fissuration du sol. Les fondations des routes, des ponts et des bâtiments ainsi que les infrastructures enfouies (conduites d'égout et de gaz) peuvent être endommagées par de tels mouvements. La liquéfaction peut en outre provoquer des glissements de terrain dans la région frontale du delta du Fraser. Sur la carte cihaut, les zones en rouge figurent les secteurs de basses terres où les sédiments sont plus ou moins consolidés et saturés d'eau. Des phénomènes de liquéfaction peuvent se produire durant un séisme de forte magnitude dans certaines parties des zones en rouge où il y a du sable et du silt grossier à faible profondeur, comme sur le territoire du delta du Fraser.
La présente carte se limite à une interprétation générale de la propension à la liquéfaction durant un séisme et ne devrait pas servir à une évaluation géotechnique locale.
9. Risques de crue
La présente carte permet une interprétation généralisée des risques de crue basée sur la répartition des sédiments récents déposés lors d'inondations. Les basses terres bordant les cours d'eau et la mer sont figurées en rouge. Elles sont composées de sédiments récents de crue et de tempête littorale. Les zones en rouge incluent les plaines d'inondation du fleuve Fraser et de ses tributaires ainsi que les cônes alluviaux à pente douce situés aux embouchures des rivières Chilliwack, Coquitlam, Seymour et Capilano. Elles englobent aussi les secteurs mal drainés situés dans les vallées des rivières Nicomekl et Serpentine. Même si la plupart de ces zones ont été endiguées pour protéger les habitants et les propriétés, elles ne sont pas complètement à l'abri des crues exceptionnelles. Les rivages plats exposés à l'action des vagues et des vents violents peuvent aussi être inondés durant les tempêtes exceptionnelles, si les vents poussent l'eau vers l'intérieur des terres. Des crues ponctuelles peuvent se produire au front du delta du Fraser lorqu'une tempête ou une marée haute se produit en même temps que le fleuve sort de son lit. Tant dans les zones rouges que grises figurées sur la carte, les petits cours d'eau, qui n'ont pas été tracés à cette échelle, peuvent également déborder. Ces crues relativement petites sont déclenchées par les fortes pluies.
Pour obtenir des données plus détaillées sur les risques de crue, veuillez communiquer avec le gouvernement municipal ou régional responsable de la région sur laquelle vous voulez des renseignements ou avec le ministère de l'Environnement, des Terres et des Parcs de la Colombie-Britannique (Division de la gestion des eaux).
10. Inclinaison des pentes et glissements de terrain
Sur la majeure partie du territoire de la chaîne Côtière et de la chaîne des Cascades de même que de celui des escarpements limitant les hautes terres de la vallée du Fraser, la pente de la surface des sols varie de quasi horizontale à plus de 20°. Pourquoi s'attarder à l'inclinaison des pentes? Premièrement, parce qu'elle influe sur le drainage en surface, lequel s'améliore à mesure que l'inclinaison d'une pente s'accentue. Deuxièmement, parce qu'elle est un facteur important de la stabilité de la surface des sols, la plupart des glissements de terrain dans la région de Vancouver se produisant sur des versants de plus de 20° d'inclinaison (zones rouges sur la carte). Les nombreux glissements de terrain survenus au cours du présent siècle dans la vallée du Fraser sont indiqués sur la carte (ceux qui se sont produits dans la chaîne Côtière et dans la chaîne des Cascades ne sont pas figurés). Dans la vallée du Fraser, la majorité des glissements de terrain sont des mouvements de sédiments de l'Âge glaciaire et sont déclenchés par de fortes pluies. Au contraire, dans la chaîne Côtière et la chaîne des Cascades, nombre de glissements sont des mouvements de roches du substratum (éboulements et avalanches de roches). Et dans les deux mêmes régions, un autre type de glissement de terrain est fréquent, soit les coulées de débris qui surviennent lorsque des matériaux saturées d'eau dévalent rapidement une pente.
Les emplacements des glissements de terrain sont tirés de Armstrong et Hicock, 1979, 1980 (voir INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES) ainsi que de Eisbacher et Clague, 1981, Urban landslides in the vicinity of Vancouver, British Columbia, Canadian Geotechnical Journal, v. 18, p. 205-216. (Il y est fait une mention spéciale aux fortes pluies de décembre 1979.) Les données sur les pentes proviennent de la base de données «Terrain Resource Information Management» («TRIM») du gouvernement de la Colombie-Britannique.
11. Eaux souterraines et aquifères
Les aquifères sont des masses de sédiments ou de roche saturés d'eau dont la perméabilité est suffisante pour alimenter des puits. Dans la vallée du Fraser, l'eau souterraine provient surtout d'aquifères formés dans des sédiments récents et de l'Âge glaciaire. Ces aquifères sont une importante source d'eau potable de grande qualité. Le ministère de l'Environnement, des Terres et des Parcs de la Colombie-Britannique a classé 71 aquifères de la vallée du Fraser selon l'utilisation qu'on en fait actuellement et leur vulnérabilité à la contamination. Près du deux tiers des aquifères sont peu profonds et peuvent être facilement contaminés par une infiltration d'eaux chargées d'engrais et de pesticides agricoles, de fumier, d'effluent de fosse septique ou de gaz et de pétrole fuyant de réservoirs non étanches. Les plus exploités de ces aquifères très vulnérables sont situés dans les régions d'Abbotsford et de Langley-Brookswood. Des aquifères moins exploités mais très vulnérables existent dans les sédiments sous-jacents à la plaine d'inondation et au delta du Fraser. Les aquifères plus profonds recouverts de silt, d'argile ou de till peu perméables sont moins vulnérables à la contamination. Les plus importants de ces aquifères profonds se trouvent dans la région d'Aldergrove; d'autres existent sous les hautes terres de Vancouver, Burnaby, Surrey et Langley et sous les basses terres des rivières Nicomekl et Serpentine. De l'eau souterraine est également pompée de fractures dans le substratum, comme dans les régions de la colline Grant, de Mission et de Belcarra. La mince couche de sol qui recouvre ces aquifères dans le substratum les rend très vulnérables à la contamination. Certains aquifères, tant dans les sédiments que dans le substatum, ont une eau de faible qualité à cause de la présence de concentrations élevées de substances naturelles comme le chlorure, le fer, le soufre et le fluorure.
La carte est basée sur le document suivant : R. Kreye et M. Wei, 1994, A proposed aquifer classification system for groundwater management in British Columbia, British Columbia Ministry of Environment, Lands, and Parks, Water Management Division, Hydrology Branch, Groundwater Section, 67 p.
12. Informations supplémentaires
Géocarte de Vancouver Carte géologique de la région métropolitaine de Vancouver Commission géologique du Canada, dossier public 3511, 1998
Par: Robert J.W. Turner et John J. Clague; Bertrand J. Groulx et J. Murray Journeay
Conception et cartographie: Bertrand J. Groulx Cartographie numérique par le groupe des SIG de la CGC Pacifique: Robert Cocking, Andrew Makepeace, Kazuharu Shimamura et Sonia Talwar
Merci aux personnes suivantes de leurs commentaires utiles sur l'une ou l'autre des versions préliminaires de la présente affiche : John Cassidy, Sandy Colvine, Ron DiLabio, Julian Dunster, Kathy Dunster, John Gartner, Bob Gerath, Susan Heming, Cathie Hickson, Steve Kellas, Nancy Knight, Rosemary Knight, Jack Mollard, Peter Mustard, Jim Roddick et Alan Whitehead. Quant à Bev Vanlier, elle a aidé à la révision de l'affiche.
La présente affiche a été établie à partir des cartes suivantes figurant le substratum rocheux et les matériaux superficiels et dressées par des scientifiques de la Commission géologique du Canada :
Armstrong, J.E. and Hicock, S.R. Surficial geology, New Westminister, British Columbia. Map 1484A (1980). Surficial geology, Vancouver, British Columbia. Map 1486A (1979).
Amstrong, J.E. Surficial geology, Chilliwack (west half), British Columbia. Map 1487A (1980). Surficial geology, Mission, British Columbia. Map 1485A (1980).
Journeay, J.M. and Monger, J.W.H. Geology and crustal structure of the southern Coast and Intermontane belts, southern Canadian Cordillera, British Columbia. 1:500,000-scale map, in Open File 2490 (1995).
Roddick, J.A. Geology, Pitt Lake (Vancouver, east half), British Columbia. Map 1151A (1965). Geology, Vancouver North, British Columbia. Map 1152A, (1965). Geology, Coquitlam, British Columbia. Map 1153A, (1965).
Voici d'autres publications qui portent sur la géologie, les risques d'origine géologique et les eaux souterraines de la région métropolitaine de Vancouver:
Armstrong, J.E. 1990. Vancouver geology. Geological Association of Canada, Cordilleran Section, Vancouver, B.C.
Armstrong, J.E. 1984. Environmental and engineering applications of the surficial geology of the Fraser Lowland, British Columbia. Geological Survey of Canada Paper 83-23.
Clague, J.J. 1996. Paleoseismology and seismic hazards, southwestern British Columbia. Geological Survey of Canada Bulletin 494.
Halstead, E.C. 1986. Ground water supply -- Fraser Lowland, British Columbia. Environment Canada, National Hydrology Research Institute (NHRI) Paper No. 26.
Journeay, J.M. and Monger, J.W.H., 1997, Geoscience library for the southern Coast and Intermontane belts, S.W. British Columbia. Geological Survey of Canada Open File 3276.
Monger, J.W.H., 1994. Geology and geological hazards of the Vancouver region, southwestern British Columbia. Geological Survey of Canada, Bulletin 481.
Turner, R.J.W., Clague, J.J., and Groulx, B.J. 1996. Geoscape Vancouver -- living with our geological landscape. Geological Survey of Canada Open File 3309, poster.