Les glaciers en mouvement ont mélangé la roche et les sédiments qu'ils ont érodés et emportés pour créer une matière composée de blocs, de sable et d'argile appelée « till ». Le recul des glaciers a mis au jour des tills pouvant atteindre des dizaines de mètres de profondeur. Au fil du temps, la percolation de l'eau, les réactions chimiques et l'activité biologique ont créé des horizons pédologiques dans le till. De plus, les plantes décomposées ont formé une couche riche en matières organiques (humus) sur le sol. Les éléments nutritifs essentiels que l'humus ajoute au till érodé produisent d'excellentes terres agricoles.
Le till est le principal matériau d'origine du sol dans le Grand Toronto.
L'Inventaire des terres du Canada est un classement du potentiel agricole établi d'après la profondeur, le drainage, l'humidité disponible, la fertilité, la pente, le climat, la durée de la saison de croissance et la vulnérabilité à l'érosion. Selon ce classement, seulement 5% du Canada comporte des terres agricoles à fort rendement. À l'origine, près de 80% du Grand Toronto était recouvert de sols de classes 1 à 3, c'est-à-dire de terres agricoles à fort rendement.
Les sols organiques, comme ceux du Holland Marsh au nord de Newmarket, sont constitués de matière végétale décomposée et accumulée dans des terres humides, qui étaient autrefois des étangs ou des chenaux d'eau de fonte glaciaire. Une fois débarrassés de leur végétation naturelle, ces sols noirs organiques servent à cultiver des végétaux particuliers, comme des légumes. Devrait-on défricher ces sols à des fins agricoles ou les conserver comme terres humides pour filtrer l'eau et fournir un habitat à la faune?
L'industrie automobile est-elle si importante?
Au point de vue économique, l'agriculture vient au deuxième rang derrière l'industrie automobile en Ontario. Dans le Grand Toronto, la production du secteur agricole se chiffre à 1,3 milliard de dollars; les bénéfices des agriculteurs s'élèvent à environ 600 millions de dollars par an et les ventes indirectes à quelques 700 millions de dollars (recensement de 1996).
Les terres agricoles à fort rendement constituent une ressource vitale non renouvelable. Or, une grande partie des terres agricoles les plus productives du Canada se trouvent aux environs de régions urbaines. C'est d'ailleurs ce qui a entraîné la perte d'environ 50% des terres agricoles de classe 1 dans le Grand Toronto. D'ici 2021, on prévoit que la population du Grand Toronto augmentera de quelque 2 millions pour atteindre 7 millions d'habitants et qu'environ 35% (plus ou moins 600 000 acres) des 1,7 million d'acres du Grand Toronto seront urbanisés.